Blog  >  Fujifilm X-H2

Fujifilm X-H2

< préc.

Lecture : 9 min

suiv. >

Fujifilm X-H2

Séduit, il y a quelques années, par le Fujifilm X-H1, je me réjouissais de pouvoir "jouer" avec son successeur, le X-H2, une fois disponible.
Et ce nouveau modèle arrivait à point car j’avais un mariage dans les tuyaux.

Quoi de mieux pour entraîner un nouveau boîtier que cet exercice ô combien difficile ?
Un mariage, c’est :

  • peu voire pas de temps pour se poser et/ou réfléchir,
  • de mauvaises conditions lumineuses,
  • du stress,
  • des émotions (à ne pas rater),
  • des demandes,
  • des exigences,
  • etc.

Et lors de ce mariage, la salle où se déroulait le repas était sombre et, par moment, éclairée par des lumières artificielles d’un goût douteux.
L’ouverture du bal par les mariés se faisait dans le noir quasi complet . Les mariés m’avaient demandé de préserver "l’ambiance". Malgré mes conseils, ils ont insisté. Comme vous le verrez sur la photo ci-dessous, on ne les voit quasiment pas.

Fujifilm X-H2

C’est équipé de deux X-H2 que je me suis lancé dans cette folle journée.
Deux boîtiers car il est primordial d’avoir un backup.

Ergonomie

En 2018, le X-H1 arrivait un peu comme un cheveu sur la soupe.
Design radicalement différent des autres modèles, poignée proéminente, déclencheur soyeux et silencieux, écran de contrôle sur la partie supérieure...

La version 2 semblait vouloir surfer sur la même vague avec quelques changements (de taille).

J’ai été interloqué en apprenant que Fujifilm l’avait équipé d’un nouveau capteur doté de nombreux millions de pixels : 40,2 ! Et autant de pixels sur un capteur APS-C (23,5 x 15,7mm) m’ont fait douter.

Doutes assez vite dissipés en découvrant les premiers résultats, y compris avec les anciens objectifs de la gamme X. Or, Fujifilm avait réalisé un tableau des modèles compatibles (conseillés) ou non avec ce nouveau capteur.

Je n’ai pas tenu compte de ce tableau et ai utilisé le X-H2 avec d’anciens objectifs sans le moindre problème. Je ne cherche pas à couper les cheveux en quatre en zoomant à 400% sur chaque photo prise.

Sur ce X-H2, Fujifilm a retiré les molettes des vitesses et des sensibilités (ISO) pour les remplacer par une molette avec des réglages personnalisés et les 4 modes de prises de vues (M, A, S, P). Rien de plus. La vitesse se contrôlant désormais avec de petites roues suitées au niveau du pouce ou de l’index droit (tout dépend de vos réglages). Système plus rapide mais qui s’éloigne de la tradition Fujifilm.
Le petit écran de contrôle subsiste.

Le X-H2 a subi une petite cure d’amaigrissement : de 14 x 9,7 x 8,6 cm et 673g sur le X-H1 à 13,6 x 9,3 x 9,5 cm et 660g sur le X-H2.

A part ce léger régime, le X-H2 conserve l’excellente prise en main qu’offrait le X-H1. La poignée du H2 est même encore plus proéminente. Aucun besoin d’ajouter une énième poignée JJC ou Smallrig lourde et coûteuse.

Il existe même deux poignées d’alimentation verticale (VG-XH) pour booster l’autonomie (± 1800 images). La première vous coûtera 450 €, sans compter les deux batteries supplémentaires nécessaires. La seconde (FT-XH), qui permet en plus de transférer vos fichiers en Wi-Fi salera votre addition de 1100 €…

Vidéo

Ce nouveau boîtier semblait être orienté "vidéo".
Au détriment de la photo ?
La photo allait être destinée au frère du X-H2, le X-H2S. Ce dernier est doté d’un capteur de 26 millions de pixels, d’une vitesse d’exécution supérieure et malheureusement d’un prix plus élevé. Je n’ai pas écouté les recommandations et ai choisi le X-H2 (sans S) pour les photos.

Je ne vais pas m’étendre sur les performances en vidéo car ce n’est pas ma spécialité.
Le X-H2 est capable d’enregistrer des vidéos en 8K à 30 im/sec contre 4K à 30 im/sec pour le X-H1.

Même si le X-H1 s’en sortait avec les honneurs en vidéo, le H2 attirera plus les vidéastes (en herbe) car il permet d’enregistrer, en interne, des vidéos 4K à 60im/sec en 10 bits avec une profondeur de couleur 4:2:2. Il supporte, en outre, l’Apple ProRes (format de compression vidéo).

Par ailleurs, un ventilateur de refroidissement FAN-001 est disponible en option (199 €) afin de pouvoir filmer plus longtemps en cas de hautes températures extérieures.

Une fois la Covid, les guerres et l’inflation passées par là, le X-H2 allait être commercialisé autour des 2250 €, 2750 € pour le H2S tandis que le H1 affichait un prix de 1799 € lors de son lancement en 2018.

Pour être capable d’enregistrer des photos de 40 MP et des vidéos 4/8K, le X-H2 utilise 1 carte CF express + 1 carte SD contre 2 cartes SD pour son aïeul.
Les cartes CF express (type B) affichent des vitesses de transfert plus élevées mais à un prix nettement supérieur.

EVF/écran

L’un des changements majeurs réside dans l’ajout d'un EVF (viseur électronique) de 5,76 millions de pixels, contre 3,69 millions sur le X-H1. Ce viseur mieux défini rend l’utilisation plus confortable, notamment en faible luminosité.
L’EVF a évolué dans le bon sens. Beau, grand, confortable, même avec des lunettes. Le taux de rafraîchissement de 120 im/sec évite les distorsions disgracieuses comme c’était parfois le cas avec les anciens viseurs électroniques.

L’écran, quant à lui, m’a semblé avoir un tactile plus réactif. Il a une résolution de 1,69 MP contre 1,04 MP auparavant.

Performances

La mémoire tampon de l’appareil (buffer) a évolué, passant de 23 RAW à 127 RAW en prise de vues continue. Belle performance, compte tenu de la définition de 40MP du capteur, et ce grâce au nouveau processeur de cinquième génération qui équipe le X-H2 (le X-H1 utilisait un processeur de troisième génération).

La stabilisation du capteur avait été inaugurée chez Fujifilm par le X-H1 avec 5 stops. Ici encore, le capteur du X-H2 évolue avec une stabilisation de 7 stops.

Un stop permet de diminuer la vitesse d’obturation tout en évitant les flous de bougé ainsi que d’abaisser la sensibilité (ISO). Cela ne change toutefois pas l’effet de flou sur les sujets en mouvement liés à une vitesse trop basse.

N’utilisant jamais de basses vitesses d’obturation, cette amélioration ne me fait ni chaud ni froid.

L’obturateur électronique passe de 1/32 000s à 1/180 000s.
Attention toutefois au rolling shutter sur des sujets en mouvement rapides car les lignes verticales présentes sur l’image pourront être fortement déformées.

Le rolling shutter est un mécanisme qui, plutôt que d'enregistrer une image en une seule fois, l'enregistre ligne par ligne sur un capteur. Comme ce capteur balaie l'image de haut en bas, le haut de l'image est enregistré un peu plus tôt que le bas. Ce léger délai peut créer des distorsions involontaires… (source : Adobe)

Quelques appareils permettent aujourd’hui d’éviter ce phénomène, par exemple le Sony A9 III qui est équipé d’un global shutter (une première sur un appareil tous publics) ou encore les Canon R1, Nikon Z9 ou Sony A1 II qui disposent d’un obturateur électronique permettant de réduire voire d’annuler, comme le Sony A9 III, cet effet indésirable. Màj 12.2024

Son autofocus est à l’image des modèles récents chez Fujifilm. Rapide, précis, efficace. Fujifilm a beaucoup amélioré le suivi des sujets en mouvement. Le taux de réussite est plus élevé qu’auparavant.

Ce qui fâche (un peu)

Mettre beaucoup de pixels sur un capteur de petite taille entraîne une réduction de la taille de ces derniers qui deviennent moins enclins à supporter correctement les basses lumières et les sensibilités élevées.

Oui, cela entraînera une perte de qualité en haute sensibilité, contrairement à ce que prétendent les discours marketing des marques.
En clair : des photosites plus petits qui acceptent moins de lumière.

Un photosite est une cellule photoélectrique qui transforme une intensité lumineuse en signal électrique. Le nombre de photosites sur un capteur constitue ce que l'on appelle la définition du capteur. (source : maxicours.com)

Ma première impression en découvrant mes images prises à 6400 ISO lors du mariage n’était pas bonne. J’étais surpris par la grande quantité de grain/bruit (au choix) présente sur les images, en particulier dans les noirs. Je ne m’attendais à rien de miraculeux avec 40MP sur un capteur APS-C.

Néanmoins, le grain s’atténue assez facilement sur un logiciel de traitement.

Ne vous méprenez pas, je parle d’une légère faiblesse dans les hautes sensibilités car, globalement, la qualité d’image que délivre le X-H2 est excellente. Les couleurs sont belles et vives, le piqué est présent de manière homogène et le rendu Fujifilm est toujours présent, même si c’est moins marqué sur ce dernier capteur.

Selon moi, le dernier capteur qui honorait les couleurs chères à la marque était celui de troisième génération. Je pense sincèrement que le couple capteur/optique à l’ancienne faisait des merveilles. Cette magie semble disparaître peu à peu au fil des évolutions.

Retirer les molettes (vitesse et sensibilité) qui ont fait la gloire (j’ose ?) de Fujifilm dès 2011 était-ce une bonne idée ?
Oui et non. C’est plutôt simple.
Si vous souhaitez les molettes, optez pour le X-T4/X-T5. Si cela vous indiffère, choisissez le X-H2/X-H2S.
Ayant testé les deux options, elles me conviennent et je n’ai pas senti d’énormes avantages ni inconvénients à l’une ou l’autre.

Ce que j’aime

  • Son EVF (viseur électronique) : beau, grand, rapide. Parfait !
  • Son AF : Réactif et précis.
  • Sa qualité d’image : Claire, nette et précise. Chirurgicale.
  • Sa prise en main : Grâce à sa poignée proéminente, l’appareil n’est pas fatigant à porter des heures durant.
  • Sa qualité de fabrication : Parfaitement construit.
  • Son oeilleton : Idéal, en particulier pour les porteur de lunettes.
  • Son déclencheur : Délicieusement doux.
  • Ses capacités vidéo : Capable de filmer en 8K !
  • Ses petites roues pouce/index : C’est pratique et rapide.

Ce que je n’aime pas

  • Son prix (2022) : Malgré un dégraissage sur la balance, c’est tout le contraire niveau prix.
  • Ses options (2022) : Toujours plus chères. Quand je vois une poignée à plus de 1000€, je me pose des questions.
  • Sa définition : Trop élevée pour la taille physique du capteur.
  • Sa haute sensibilité limitée : Au-delà de 3200 ISO, cela devient limite.
  • Son capteur sans charme : Ce dernier capteur n’a plus le rendu ni la magie des précédents.
  • L’absence de molettes : Cela enlève le côté "cool-vintage-facile-d’accès".

Le mot de la fin

Le X-H2 a inauguré un nouveau capteur de 40MP. Sûrement trop ambitieux pour un capteur de cette taille. Il ne manque pas de qualités pourtant mais la magie n’y est plus. La technologie embarquée dans un si petit boîtier est sidérante. Mais à force de prouesses techniques, j’ai l’impression que Fujifilm est passé à côté de l’essentiel : le plaisir.
Auparavant, tout était moins parfait. AF parfois hésitant, plus lent, moins précis. Par contre, chaque image avait un "truc", une patte, un charme que ce X-H2 n’a plus.
En conclusion, un excellent boîtier, "sans plus".

Ma note sur 5

  • Performances : 4,5
  • Qualité d’image : 5
  • Fabrication : 5
  • Facilité d’utilisation : 4
  • Autofocus : 4,5
  • Côté cœur : 3
  • Prix (2022) : 2,5
    → Moyenne : 4/5
Image d'en-tête © Fujifilm
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2
Fujifilm X-H2

© 2013-present, Frédéric Frognier
E-mail meA propos