Fujifilm X-T2

Heureux utilisateur du X-Pro2 depuis quelque temps, l’annonce de la sortie imminente du X-T2 ne m’a pas mis en émoi. Bien entendu, le X-T2 va apporter son lot d’améliorations, mais d’un point de vue personnel, je préfère la philosophie X-Pro : discrétion, œilleton décalé, pas de marque visible sur la face avant, etc.

Lorsque mon ami Cédric m’a proposé de l’accompagner un après-midi durant, pour tester le nouveau X-T2 que Fujifilm Belgique lui a prêté, je ne me voyais pas refuser. L’occasion était trop belle de découvrir le dernier-né de la gamme X.

Tient-il ses promesses ?

Ergonomie

Sur ce point, Fujifilm a gommé les principaux défauts du X-T1. Plus de trappes qui s’ouvrent seules, pas de flèches (D-Pad) presque inutilisables et surtout deux emplacements pour les cartes mémoires sont désormais disponibles.

Un des grands changements sur l'ergonomie générale de l'appareil est le bouton poussoir sur les molettes ISO et de vitesse. Terminé les molettes qui bougent seules. On appuie, on tourne, on appuie et c’est bloqué. Libre à vous de les laisser libres, comme avant.
L’œilleton en plastique qui cache le viseur électronique (EVF) a été agrandi par rapport au X-T1. Rien à dire, c’est confortable avec ou sans lunettes. Il protège nettement plus des infiltrations lumineuses que le petit œilleton du X-Pro2.

Notre X-T2 de prêt était accompagné de sa nouvelle poignée contenant deux batteries supplémentaires. C’est assez confortable de disposer de 3 batteries simultanément, pour l’autonomie ainsi que pour de meilleures performances. Quant à cette poignée, elle offre une meilleure préhension verticale, ainsi qu’une excellente prise en main, car elle ajoute une petite poignée sur l’existante. Quant au poids, cela devient moyen…

Tout comme sur le X-Pro2, Fujifilm a ajouté le désormais fameux petit joystick à côté de l’écran du X-T2. Vu le nombre de collimateurs AF, c’est plus que pratique et rapide. La poignée bénéficie aussi du joystick.
La petite roue de réglage de dioptrie est mieux placée que celle du X-Pro2 et ne tourne pas seule.

L’écran arrière peut désormais pivoter sur 3 axes — premier point qui me plaît plus sur le X-T2 par rapport au X-Pro2 —, sans épaissir exagérément l’appareil.

Comme je l’ai dit plus haut, Fujifilm a gommé les principaux défauts du X-T1 : trappes lâches, boutons trop enfoncés, etc. Par exemple, la trappe qui héberge les cartes mémoire est verrouillée par un petit loquet — fini les ouvertures intempestives d’un simple geste.

Les molettes et autres boutons sont solidement attachés et fermes. L’appareil respire la qualité. On peut aisément le qualifier de professionnel. L’évolution de la marque est impressionnante. Même si la qualité a un coût. Comptez 1 699 € pour le X-T2 et 329 € pour la poignée. (Prix 2016)

EVF

Le nouvel EVF est impressionnant de confort. C’est simple, on a l’impression de regarder une vraie petite télé. Le taux de rafraîchissement est de 100 images/seconde avec la poignée. Il ne laisse transparaître aucune latence ; c’est parfaitement fluide. Tout comme sur le X-Pro2, il est possible d’afficher les informations que vous jugez utiles dans le viseur : niveau, histogramme, nombre de vues, etc.

Le nouvel œilleton y est pour beaucoup dans ce confort. En tant que porteur de lunettes, c’est du pur bonheur. C’est le second des deux points qui me plaît plus sur le X-T2 par rapport au X-Pro2.

Autonomie

Fujifilm annonce 340 photos sur une charge avec la nouvelle batterie NP-W126S et plus de 1000 avec la poignée VPB-XT2 (trois batteries en tout.) C’est confortable puisqu’il est même possible de changer les deux batteries de la poignée tout en continuant de photographier.

Durant ma prise en main, j’ai fait 210 photos et n’ai utilisé que 40 % de la première batterie. Il me semble que le X-T2 fait mieux que le gourmand X-Pro2 sur ce point précis.

Autofocus

Je ne vais pas m’amuser à détailler le nouveau système AF-C (autofocus continu) introduit sur le X-T2 ; et prochainement sur le X-Pro2 lors de la prochaine mise à jour majeure. L’autofocus m’a semblé être sur le même niveau que celui du X-Pro2, c’est-à-dire excellent en bonnes conditions et bon dans de mauvaises conditions ; il ne m’a pas particulièrement surpris.

Si on le compare au X-T1 (micrologiciel v4), l’évolution est saisissante.
Le nouveau système de suivi demande de l’entraînement tant les possibilités sont nombreuses. Je trouve ça fort compliqué.

J’ai testé le X-T2 avec le 100-400mm, qui n’est pas un objectif facile, vu la longueur focale et j’ai eu du mal à le prendre en défaut. Il n’est pas encore parfait et se laisse aller à quelques approximations, mais c’est parfaitement utilisable en photo de sport ; surtout si l’on considère les 14 images/sec du X-T2 avec la poignée.

Qualité d'image

Sans surprise, pour ma part, puisqu’il s’agit du même capteur que le X-Pro2. L’image est excellente à tous les niveaux : rendu des couleurs, contraste, fidélité. Qu’on aime ou non l’image Fujifilm, on ne peut qu’être impressionné par la qualité d’image que délivre ce capteur APS-C de 23,5 mm x 15,6 mm et de 24 millions de pixels.

Comme sur le X-Pro2, les fichiers bruts (RAW) pèsent 50 Mo. Il est possible de les compresser sans perte.

Comme il s’agit d’une première prise en main, je n’ai pas eu l’occasion de tester la montée en ISO. Je suis néanmoins persuadé que le X-T2 jouera à armes égales avec le X-Pro2 sur ce point. Sur les quelques clichés pris à 800 ISO, difficile de voir le moindre grain. Si on se base sur le X-Pro2, on peut tranquillement monter à 12 800 ISO, tout en gardant des images utilisables.

J'aime

• Son EVF : ultra précis, ultra détaillé, vif, rapide, sans latence
• Son œilleton : confortable, y compris pour les porteurs de lunettes
• Sa prise en main, en particulier avec la poignée bot
• Son autonomie : pas encore extraordinaire, mais meilleure que celle du X-Pro2 et mieux encore avec la poignée
• Sa qualité de fabrication : rien à redire, c’est du made in Japan
• Ses trappes : nettement plus solides que celles qui équipaient son prédécesseur
• Sa qualité d’image : dois-je encore préciser ?
• Son AF : rapide et précis. À tester plus en profondeur, mais, ça laisse présager de belles perspectives pour l'avenir
• Ses molettes ISO et vitesse : solides et idéalement placées
• Son écran orientable : pratique pour varier les angles

Je n'aime pas

• Sa poignée : à plus de 300 €, elle est quasi indispensable pour que l’appareil puisse délivrer toute sa puissance
• Son style reflex, nettement moins joli que le look du X-Pro2 — purement subjectif

X-T2 ou X-Pro2 ?

Que choisir ? Délicate, et difficile question, à laquelle je ne me risquerai pas de répondre. Les deux appareils sont semblables sur quelques points : capteur, qualité d’image, ISO, mais différents sur d’autres : aspect, usage, poignée et surtout écran orientable.

Le X-T2 s’adressera à des photographes privilégiant la photo de sport, d’action, de vitesse ; disciplines pour lesquelles le X-T2 et sa poignée semblent être taillés. Il me semble que l’appareil sera plus propice à accueillir des optiques longues et lourdes, telles que les 100-400 mm et/ou 50-140 mm, tandis que le X-Pro2 se destine à plus de discrétion et de légèreté.

Les deux appareils ont énormément de qualités et quelques défauts et je suis persuadé que chacun d’eux trouvera son maître.

Le mot de la fin

Après un X-Pro2 convaincant et abouti, Fujifilm réitère, avec ce nouvel X-T2, et enfonce le clou du côté professionnel de sa gamme. Le X-T2 est solidement construit et intelligemment pensé. Taillé pour l’action, il saura surprendre et assurer. Les chiffres eux-mêmes sont éloquents — je ne détaille pas.

Je trouve juste dommage qu’il faille ajouter une poignée pour bénéficier de toutes les avancées techniques : rafraîchissement de l’EVF à 100 im/sec, rafale à 14 images/sec, autonomie. Sans être une révolution pour la gamme X, le X-T2 montre l’avenir de la marque.

Ma note sur 5

• Performances : 4
• Qualité d’image : 5
• Fabrication : 5
• Facilité d’utilisation : 4
• Autofocus : 4
• Côté cœur : 4
• Prix : 4
  → Moyenne : 4,3/5