Peu après la sortie du Fujifilm X-Pro2, les premières rumeurs disaient qu’il n’y aurait pas de X-Pro3, car la série X-Pro est un marché de niche…
LA RUMEUR COURT
Ensuite, d’autres rumeurs (chuuut…) parlaient d’un éventuel successeur au X-Pro2. Un peu folles d'une part, tandis que d’autres se sont révélées exactes, dont celle de l’écran arrière caché.
Pour ma part, je suis un adepte de la série X-Pro. En 2012, j’ai eu un X-Pro1 puis un X-Pro2. Je les ai adorés, sauf leur œilleton. Il était bien trop petit pour le porteur de lunettes que je suis. Le dégagement oculaire était très mince.
LE SYNDRÔME X-PRO
Je craignais que le X-Pro3 souffre du même problème. Celui même, qui à l’époque, m’a fait changer mon X-Pro2 pour un X-T2. Je ne remets aucunement en doute les qualités intrinsèques des appareils, seulement un détail cosmétique, rédhibitoire pour moi.
Ai-je troqué mon X-T3 pour un X-Pro3 ?
Je ne vais pas faire durer le suspense inutilement.
J’ai ajouté le X-Pro3 au X-T3 dans mon sac.
Comme je l’ai dit plus haut, je suis adepte de la série X-Pro, et particulièrement de leur philosophie si particulière. À savoir, un appareil photo pour les photographes. Si on pouvait choisir, je préférerais ne pas avoir d’option vidéo.
Avant d'ajouter un X-Pro3 au X-T3, je voulais tester le nouvel œilleton. Quelques secondes ont suffi — merci, Cédric — pour me convaincre. J’y reviendrai plus bas.
MAIS OU EST DONC PASSE L'ECRAN ?
Ce nouveau X-Pro3 est, de par sa conception radical. Il dispose des dernières technologies Fujifilm et même de petits plus que d’autres modèles n’ont pas encore, tels que la simulation de film "Classic Neg", un AF plus sensible en basse lumière (-6 EV), une construction magnésium et titane.
Cette fois, Fujifilm n’a pas fait dans la dentelle. Ce n’est pas la première marque à cacher/supprimer l’écran arrière. Simple coup marketing ou une véritable volonté d’orienter le photographe à se concentrer sur sa photo ? Chacun se fera son idée.
Nous nous sommes tellement habitués à consulter nos écrans pour un oui ou pour un non que nous le faisons presque inconsciemment, y compris sur notre appareil photo.
La volonté de Fujifilm, sur le X-Pro3, est d’inciter le photographe à se concentrer sur l’essentiel : la composition et la prise de vue.
CONSTRUCTION/ERGONOMIE
Comme tous ses prédécesseurs récents, le X-Pro3 est bien construit.
Pas aussi "tank" que le X-H1 à la première impression, c’est néanmoins du solide.
Pour ma part, je trouve le bouton d’allumage un peu mou. Si vous ne prenez pas garde en rangeant l’appareil, vous risquez de le rallumer sans vous en rendre compte. Dommage…
Pour le reste, tout me semble bien placé/pensé et solidement attaché. La philosophie X-Pro demeure intacte.
Petit point qui peut fâcher : l’absence du D-Pad — les quatre flèches directionnelles. Le petit joystick remplissant parfaitement ce rôle, quel intérêt d’ajouter quatre boutons, sauf, peut-être, pour des raccourcis supplémentaires ?
J’aime particulièrement la molette des ISO qui est intégrée à celle des vitesses d’obturation. Beaucoup détestent, mais lorsqu’on y est habitué… Elle est pensée à l’ancienne, vu qu’une fois un film inséré dans l’appareil, il n’était plus possible de changer la sensibilité directement sur l’appareil.
EVF
Le viseur électronique (EVF) était l’objet de ma crainte…
S’il n’avait pas été à la hauteur, je n’aurais pas changé mon X-T3 contre ce X-Pro3. Car les viseurs électroniques de la série, X-T sont ultras grands et confortables, en particulier lorsqu’on porte des lunettes (oui, oui, j’insiste).
Sans être beaucoup plus grand qu’avant, le dégagement oculaire est pourtant bien plus confortable (avec des lunettes). Moins qu’un X-T3, mais nettement amélioré.
Ce qui m’impressionnera toujours, c’est de savoir qu’il y a 3,69 millions de pixels sur un écran de 0,5 pouce et que son rendu est juste sublime.
La roulette du réglage de dioptrie est beaucoup plus ferme que celle du X-Pro2 qui bougeait seule.
AUTOFOCUS
L'autofocus est la plus grande surprise pour moi sur ce nouveau boîtier Fujifilm.
Au fil du temps, j’ai connu toutes les versions de l’autofocus Fuji et ses évolutions.
Il faut avouer que les premiers essais étaient encourageants, mais la mise au point manuelle était presque plus efficace — X100…
Au gré des appareils et surtout des mises à jour du micrologiciel (philosophie Kaizen), l’autofocus des appareils s’est grandement amélioré, pour devenir carrément top sur le X-Pro3. Bien que je ne fasse pas de photos de courses de F1 et que je n’en ai aucunement besoin, c’est agréable de disposer d’un AF réactif, y compris sur les anciens objectifs de la marque (35mm F1.4, 56mm F1.2, etc.).
Lors de mes quelques petits tests, j’ai remarqué la grande réactivité de l’AF du X-Pro3, et particulièrement en basse lumière. Très impressionnant ! Le point est net, précis et sans accroc. Un pur bonheur.
ECRAN CACHE ET NOUVEL ARRIVANT
Ils ont osé cacher l’écran ces vilains garnements !
J’admets avoir trouvé l’idée un peu bizarre au départ. Si tu ne veux pas regarder ton écran après chaque photo, il suffit de désactiver l’option. Mais ici, pas question d’option, l’écran est retourné vers l’intérieur — rassurez-vous, il peut être consulté pour les menus, réglages, etc.
Par défaut, l’arrière de l’appareil dispose d’un petit écran de 1,28 pouce qui affiche le type de simulation de film utilisé ainsi que d’autres petites informations. Pratique et perso, j’adore l’idée. Ce dernier imite les appareils d’époque sur lesquels on affichait, au moyen du couvercle de la boîte en carton, le type de film utilisé.
Quant à lui, l’écran principal mesure 3 pouces avec une définition de 1,62 million de points. Il bascule à 180° afin de pouvoir consulter les menus ou photographier directement à même l’écran. Comme sur le X-T3, il est tactile et propose 4 raccourcis. Pratique, sauf si l’écran est retourné… Je trouve qu’il y a assez de boutons de raccourcis à même l’appareil.
Il est aussi possible de faire le point et déclencher en touchant l’écran.
La configuration de l’écran, une fois déplié, est difficilement utilisable avec trépieds.
AUTONOMIE
L'autonomie n’a jamais été un problème pour moi. Elle ne m’a jamais paru mauvaise ou basse.
Il s’agit aussi, et avant tout d’utiliser l’appareil, de la bonne façon. J’ai toujours pris l’habitude de l’éteindre si je ne l’utilise pas — ça sauve de nombreux pour-cent de batterie — et de ne pas consulter l’écran toutes les 5 secondes ; c’est pourquoi l’écran caché ne m’ennuie pas le moins du monde.
Avec le X-T3, on m’annonçait ± 350 photos d’autonomie. Lors de chacune des utilisations, je suis arrivé au-delà des 500 photos avec une seule charge. Il en va de même pour le X-Pro3. Batterie Fujifilm NP-W126S.
IMAGE
La qualité d'image est un autre point qui ne m’a jamais déçu chez Fujifilm, quel que soit l’appareil. N’y voyez aucun fanatisme d’aucune sorte. C’est un fait, la qualité d’image des appareils Fujifilm est connue et reconnue, en particulier les simulations de films intégrées aux appareils. Cela s’applique aussi bien aux fichiers RAW qu’au JPEG SOOC : "Straight Out Of Camera". L’ensemble capteur/objectif est un duo gagnant, peu importe l’appareil utilisé.
Le capteur X-Trans CMOS 4ème génération de 26 millions de pixels a atteint son apogée. Il n’y a pas de différence de rendu par rapport à la troisième version, sinon les 2 millions de pixels supplémentaires. Le rendu d’image reste le même.
J'AIME
© 2010-2022, Frédéric Frognier