J’ai toujours eu une sorte d’attirance voire une passion pour la série des X-T chez Fujifilm. Un de mes grands amis me dit souvent que j’ai toujours préféré les X-T aux autres. Je commence à croire qu’il a raison.
LE "T" ET MOI
Dès l’annonce du X-T1, en 2014, il me le fallait. Je l’avais précommandé aussitôt annoncé. Pourtant, j’adorais le X-E2 à cette époque, mais, dès que j’ai posé mes yeux sur le X-T1, j’étais conquis. Je savais que lui et moi serions de bons compagnons.
Son allure, son grand oeilleton, son viseur électronique tout confort, ses molettes facilement accessibles, ses réglages à portée de main, ses excellentes performances, sa prise en main ainsi que sa grande facilité d’utilisation ont vite fini de gagner mon coeur.
Mes X-T1 m’ont accompagné sur une quantité de reportages/mariages un peu partout, y compris en Floride et au Mexique, dans des conditions délicates, voire difficiles, et sans jamais faillir. Bluffant pour un appareil d’à peine plus de 1 000 €, destiné à l’amateur et moqué par les professionnels de l’époque. Ceux-là mêmes qui ont sûrement mangé leur chapeau depuis. Imaginez les éditeurs qui ont refusé le manuscrit d’Harry Potter…
Des commentaires désobligeants, j’en ai entendu plus que de raison, tout comme les questions idiotes. Même si on dit toujours qu’il n’y a pas de bête question, seulement de bêtes gens…
DE 1 À 4
Contre vents et marées, j’ai tenu bon, sans aucune désillusion. Le X-T1 n’était pas exempt de défauts avec ses trappes qui s’ouvraient quand bon leur semblait, sa seule carte mémoire, etc. De petits détails gênants qui ont été corrigés avec son successeur. Les différentes mises à jour du micrologiciel (la dernière date de fin 2020), au fil des années, ont elles aussi grandement contribué à améliorer l’appareil et à sa longévité.
Prenez un X-T1, mélangez le tout, enlevez les quelques petits défauts qui faisaient grincer des dents. Modifiez le moteur, le carburateur, les pistons, l’injection ; ajoutez-y un soupçon d’un merveilleux savoir-faire nippon et vous obtenez un X-T2.
Plus véloce, costaud et nerveux que le X-T1 sans en changer son ADN ni sa philosophie. Fujifilm avait su écouter les doléances des utilisateurs du X-T1.
Me voilà en compagnie d’un X-T2 noir flambant neuf, de sa poignée booster et d’un objectif 100-400 mm, pour une journée à Louvain-la-Neuve, avec mon ami Cédric, afin de pouvoir étrenner la bête et la pousser dans ses retranchements.
Quelques minutes on suffit à me convaincre. Mes X-T1 revendus chez une personne de confiance qui, je le savais, les traiterait bien, j’acquiers un X-T2 noir et l’aventure se poursuit.
Meilleurs autofocus, viseur, molettes ainsi qu’une prise en main améliorée ; le X-T2 en avait sous la capot. L’appareil paraissait plus abouti que son illustre prédécesseur, sans que son prix soit multiplié par deux.
Puis, sans prévenir (pour ceux qui ne lisent pas le site fujirumors.com), le X-T3 a pointé son nez. Je trouvais, à ce moment précis, la fréquence de renouvellement assez rapide ; type Apple et son nouvel iPhone chaque année.
Je craignais que Fujifilm n’ait pas eu le temps d’améliorer beaucoup de points par rapport au X-T2 et qu’ils allaient nous proposer un X-T2S. Je me trompais lourdement.
Nouveaux capteur, processeur, autofocus, viseur et j’en passe… Les possesseurs du X-T2, désireux de changer leur appareil allaient obtenir une Porsche 911 en lieu et place d’une Golf GTI.
Le X-T3 était une petite merveille et deux ans après, c’est toujours le cas. En particulier grâce à la dernière mise à jour (V4) de son logiciel qui le met sur un (presque) pied d’égalité avec son successeur, celui qui va nous occuper aujourd’hui : le X-T4.
UN COURT APRÈS-MIDI
Il y a quelques jours, j’ai pu passer un après-midi en compagnie du fameux X-T4 dont toute la "fujisphère" parle tant ; le roi des Fujifilm X, l’empereur des appareils APS-C (vous avez compris l’idée). Je ne vous cache pas que j’étais excité comme une puce sur le dos d’un chien crasseux.
Et pourtant, après ces quelques heures, je n’ai pas été surpris comme je l'avais espéré.
Je ne dois pas être fait ou penser comme la plupart des gens. Malgré un enthousiasme énorme ; ceux qui me connaissent savent que mon impatience est dix fois supérieure à celle d’un enfant un matin de Saint-Nicolas ; le soufflé est un peu retombé.
Entre les X-T1, X-T2 et X-T3, Fujifilm était parvenu à insuffler un vent de renouveau entre les différentes versions. Je n’ai pas eu cette impression avec le X-T4. J’ai eu le sentiment d’un "X-T3S", un appareil photo vendu pour la vidéo, qui est tant à la mode ces jours-ci. Je ne dis pas que c’était mieux avant, mais pourquoi tant de tralala pour un appareil qui n’apporte, selon moi, pas des grandes nouveautés par rapport à son prédécesseur ? N’utilisant pas du tout le mode vidéo, je me contenterai de parler de l’image fixe.
CE QUI CHANGE
La principale nouveauté de ce X-T4 est qu’il bénéficie, comme le X-H1, d’un stabilisateur intégré (IBIS). Plus petit et plus stable encore qu’avant. C’est pratique si vous aimez faire des photos de sujets fixes à faible luminosité sans que l’ensemble soit flou. Cela amène aussi une stabilisation aux objectifs qui n’en disposent pas.
J’ai testé le X-T4 avec le 50mm F1.0. Objectivement, je n’ai pas constaté de différence majeure à l’utilisation. Que ce soit avec le X-T3 ou le X-T4, les photos sont nettes avec ou sans stabilisation. L’objectif m’a paru un peu plus silencieux sur le X-T4.
Sur le X-T4, l’écran arrière peut désormais se retourner totalement.
Pour résumer, lorsque l’appareil n’est pas utilisé, l’écran est retourné, caché et protégé d’éventuelles attaques d’objets agressifs sévissant dans votre sac photo. Il peut néanmoins se positionner de manière traditionnelle, comme sur le X-T3.
J’ai trouvé l’exercice un peu contraignant, car cela nécessite plus de manipulations qu’auparavant, tandis que l’écran se retrouve alors complètement sur le côté gauche de l’appareil. Cela m’a semblé assez fastidieux, en particulier pour décoller l'écran de l'appareil. Aucun risque qu'il s'ouvre seul.
Premier appareil à oser changer de batterie (NP-W235) depuis un sacré bout de temps, le X-T4 délaisse l’éternelle NP-W126(S) au profit d’une batterie plus grande et ayant une meilleure autonomie : la nouvelle et plus performante NP-W235.
L’ayant écrit maintes et maintes fois, l’autonomie des Fuji ne m’a jamais posé aucun problème. La marque annonce toujours des chiffres tournants autour des 300-350 photos par charge et je suis pourtant parvenu à presque doubler ces statistiques sur chacune de mes séances photo tout en utilisant le mode boost de l’appareil (ce qui lui donne de meilleures performances.)
Pour cette nouvelle batterie, Fuji annonce 500-600 photos par charge, ce qui est de bon augure et laisse entrevoir un bon millier d’images dans le monde réel. Un point positif pour celles et ceux qui font beaucoup de reportages ou de la vidéo. La nouvelle et l’ancienne batterie sont au même prix : 69 € (ouf !).
En voulant insérer mes cartes SD dans le X-T4, j’ai remarqué que les fentes étaient positionnées différemment. Elles ne sont plus l’une à côté de l’autre, mais désormais l’une en dessous de l’autre. Dans l’absolu, cela ne change rien pour l’utilisateur sinon que les cartes SD sont un peu faciles à insérer/retirer et que la trappe est nettement plus grande.
Le mode vidéo dispose désormais d’un bouton dédié et bien visible. Contrairement à ses prédécesseurs, ce bouton est installé sous la molette des vitesses (à droite du viseur) sur laquelle il suffit de choisir still pour la photo et movie pour la vidéo. Sur le X-T3, par exemple, le choix du mode est situé sous la molette des ISO (à l’extrême gauche de l’appareil) et bien caché. On se rend bien compte de la direction vers laquelle Fujifilm veut aller avec le X-T4.
Tout comme sur le X-T3, ces deux boutons sont placés sur la gauche de l’appareil. Je les ai trouvés plus faciles d’accès sur le X-T4, car ils sont plus inclinés et ressortent nettement plus.
De prime abord, c’est chou vert et vert chou. Hormis la poignée du X-T4 qui ressort plus que sur le X-T3, les deux appareils se ressemblent fort.
Le premier a pris un léger embonpoint à tous niveaux.
Pour les amateurs, voici les chiffres :
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